Lieutenant Jacques Lemoine

 

“Jacques LEMOINE, 23 ans, étudiant en Droit : Mort pour la France.
C’est une des plus belles figures de la résistance Lorraine et de notre mouvement que je veux évoquer aujourd’hui.
Jacques LEMOINE, dit »Huguenin » commence sa carrière de résistant en 1941.
A cette époque, il est membre de l’équipe directrice d’un mouvement régional « défense de la patrie ».
Qui se souvient encore de cette époque héroïque ?
Que l’on me permette ici une petite digression.
A cette époque, le mouvement est dirigé par mon ami Jean FAIVE, complétement inconnu aujourd’hui. Ce dernier n’en a pas moins été le créateur de l’organisation qui devait devenir par la suite le grand mouvement »ceux de la Résistance ».
Démasqué et traqué, FAIVE, très reconnaissable du fait d’une infirmité, dut disparaitre abandonner la lutte dès octobre 1942.
Qu’il soit assuré que les quelques survivants de la première heure ne l’ont pas oublié !
Jacques LEMOINE très actif, joue un rôle important dans l’organisation des secteurs de l’Est de la Meurthe-et-Moselle ( Badonviller-Blâmont-Baccarat).
En juin 1943, il est e chef d’un des premiers maquis de la région(camps de la Chapelotte)
D’août à novembre 1943, au sein de l’EM, de l’AS de Lorraine (ancêtre de FFI), il travaille d’arrache-pied, se chargeant de nombreuses missions dans les départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges.
Mais toute cette inlassable activité n’a pu se manifester sans être connue des Allemands !Il est activement recherché et le 2 novembre 1943, c’est la capture par la Gestapo.
C’est à ce moment que se situe la plus belle preuve de courage de Jacques LEMOINE ! En effet il est une des cinq personnes qui connaissent dans leurs moindres détails, les préparatifs de l’Armée secrète sur le territoire des deux départements.
Je crois inutile d’essayer de retracer ce qu’à pu être sa vie là-bas.
Les récits remplis de détails atroces, faits par d’autres camarades, sont valables pour tous les déportés.
Les semaines, les mois passant, et le 15 avril 1945, c’est la libération par le troupes américaines.
D’autre part, les Allemands ont en leur possession des éléments d’accusation qu’il ne peut nier.
Qu’il ne sache ps se taire et les résultats de pénibles efforts sont perdus.
Il connait tout, chef régionaux, chefs départementaux, chefs de secteurs, coordonnées des terrains de parachutage, caches d’armes, etc…
Oui, il sait tout cela, mais il ne dira rien, pas la moindre indication qui pourrait aider, ou seulement guider l’ennemi.
Quand on connait les méthodes d’interrogatoire de la Gestapo, je ne sais ce qu’il faut admirer le plus : son travail effectif antérieur ou son héroïque silence.
Quelques mois après, c’est la déportation en Allemagne (camp de Belsen).
Après tant de souffrances si patiemment endurées, va-t-il pouvoir revoir sa famille, la France ?
Va-t-il pouvoir soigner son pauvre corps méconnaissable ?
Non, il possédait assez de résistance physique et surtout morale pour attendre ce jour béni de la libération, mais il ne pouvait faire plus.
Tous les soins pour soutenir son organisme terriblement affaiblit furent vains et le 18 avril, il s’éteignait.

Adieu Jacques ! Tu as été et tu resteras pour nous un bel exemple de courage et de patriotisme, nous ne t’oublieront pas.”

DOMITUS